L'histoire
du Yacht-Club de DinardUn peu d’histoire …
Aux alentours des années 20, existaient déjà dans la région plusieurs sociétés nautiques.
A Dinard, on trouvait la Société Nautique de Dinard, et la Voile Dinardaise, mais leurs activités se limitaient à quelques régates par an entre bateaux de travail pour la plupart. La venue de Yachtsmen désirant se mesurer entre voiliers de même série, et surtout d’influence de la colonie Britannique férue de Yachting et fréquentant Dinard depuis les années 1860 imposait de créer une société nautique réelle de régates.
Dans le journal officiel du 11.09.1928, on peut lire :
« La constitution de la Société du Club Nautique de la Rance a été déclarée à la sous-préfecture de St Malo en date du 5 septembre 1928. La présente société prend le titre de CLUB NAUTIQUE DE LA RANCE. Son but est d’encourager le développement du Yachting dans la baie de la Rance et l’organisation des Régates. Son siège social est 8 rue du Casino à Dinard ».
On peut lire dans une revue nautique à l’époque :
« Cette manifestation du Yachting International connut donc un franc succès qui suffit à lui seul à classer le Club Nautique de la Rance au rang de toute première Société Nautique française »
(Yachts et Yachtings 1930).
« Une autre décision importante a été voté par l’assemblée, celle de changer le nom actuel du club en celui de : YACHT CLUB de DINARD. »
Depuis 1932, ce Club-House est resté inchangé dans son aspect extérieur et dans sa décoration intérieur art-déco. Il été édifié selon les plans de l’architecte Yves Hemar.
L’activité du Y.C.D va se développer harmonieusement ; pour les grandes épreuves, le nombre de participants augmente régulièrement.
En 1934, il y a 24 concurrents pour Dinard-Bréhat, 10 partants pour Cowes-Dinard.
A la veille de la guerre 39-45, les membres du YCD sont environ 500, possèdent 28 « Chats », 3 « Papillons de Nord-Ouest », 2 « 6m50 », 4 « 8m50JI », 3 « Stars », 1 « Tumlaren », 53 croisers, 6 yachts à moteur.
Durant la seconde guerre mondiale, le club house est d’abord vidé de ses meubles puis réquisitionné par l’occupant pour servir de foyer du soldat, puis/ou de mess des officiers. C’est aussi la période de fin de paiement des travaux de construction.
A l’issue de la guerre, des contacts sont noués avec des clubs anglais et dès 1949 une activité de régate notable fait l’objet de reportages dans les revues spécialisées. La course internationale Cowes Dinard est relancée avec le RORC britannique. Les programmes sont harmonisés avec les clubs voisins et au cours des années 50, c’est une activité de régate intense durant la saison estivale qui voit s’affronter en monotypie les Chats, Belougas et Canetons, tandis que quelques courses telles que Dinard-Bréhat-Dinard, Dinard-Granville, un rallye Bretagne Nord et un challenge franco-britannique RORC-YCD sont réservés aux habitables. L’emblématique Dinard Saint-Cast rassemble de nombreux participants.
Bien sur la guerre a donné un coup d’arrêt à ce rapide développement, mais un Club de cette qualité ne pouvait disparaitre, il va naturellement comme tout navire, subir des coups de vent, des calmes et reprendre sa marche en avant.
En 1955, une convention est signée entre la Commune et le Yacht Club, qui lui concède l’utilisation du bâtiment pour une durée de 50 ans, renouvelable par période de 2 ans. Le bar, ouvert dans la grande salle face à la mer et la salle de bridge font du Yacht Club un élément de la vie sociale dinardaise.
Les années 1960 voient l’adjonction des dériveurs modernes avec la création d’une rampe munie d’un treuil. Des projets de port sont esquissés. Une école de voile, accueillant en particulier les enfants des membres, est ouverte en saison.
A la fin des années 1970, les mouillages et l’embarquement sont rétrocédés à la municipalité (l’actuel port Alain Colas en est l’héritier), ce qui contraint l’association à adapter ses structures. L’école de voile se développe et présente un bilan équilibré. A la fin des années 80 est publié le premier annuaire au format actuel, comprenant une partie rédactionnelle étoffée et financé par de la publicité d’annonceurs locaux. L’activité sportive n’est pas en reste avec le développement de la flotte des Dragons qui court de mai à septembre un championnat en 8 manches, l’apparition du challenge Hennessy et, entre autres exemples, l’organisation du national Requins en 1987.
Durant les années 90, l’association est très dynamique sur l’eau, malgré la stagnation du nombre de membres dans la fourchette 150-200 et des difficultés financières. De futurs grands navigateurs comme Laurent Bourgnon et Halvard Mabire fréquentent le restaurant encore géré par le Yacht Club, tandis que l’école de voile, dont les moniteurs sont salariés du club, fait le plein de ses stages. Des raids vers des clubs bretons (comme Roscoff) ou anglais sont organisés. La flotte de Dragons anime le plan d’eau, avec de nombreuses régates, dont la coupe Alphonse XIII parrainée par la Couronne d’Espagne. Le club organise les championnats nationaux de nombreuses séries. L’année 1997 voit l’introduction du monotype Flying Fifteen, dont le succès est immédiat – le club en organisera de nombreux championnats nationaux et européen.
Au tournant du XXIè siècle, le club compte à nouveau plus de 300 membres. Le skipper et l’équipage du Mumm 36 Bloo de l’équipe France courant l’Admiral’s Cup 1999 est dinardais. Les Finn constituent une flotte, tandis qu’arrivent les premiers Melges 24 (quillard de compétition), dont le club organisera 2 championnats nationaux. G. Trentesaux reçoit sa première nomination comme « Yacht of the Year » avant d’être champion du RORC. En 2003, le club engage le bateau Dinard La Pachanga sur le Tour de France à la Voile (E Basset skipper). C’est aussi la période du lancement de grandes régates habitables en solo (le Triangle), en duo (les 100 milles et 1 nuit) et en équipage (Dinard Jersey Dinard), ainsi que la réactivation de la classique Dinard Saint-Cast.
Les années qui suivent sont plus sombres, le YCD perdant son école de voile (qui ressuscite sous forme de l’association-sœur Dinard Nautique) et son restaurant, en raison du retour du bâtiment à la commune en 2007. Celle-ci finit par concéder gratuitement une partie du bâtiment, respectivement au YCD et à Dinard Nautique, mais prend directement en charge la concession du restaurant, coupant les liens historiques entre les 3 activités. Ajouté à la désaffection des jeunes pour la voile en monotype et en habitable qui affecte la plupart des clubs, ceci explique la baisse du nombre de membres. Après un creux de 150, celui-ci remonte lentement vers les 175 adhérents actuels.
Aujourd’hui, le YCD reste une association dynamique qui travaille en harmonie avec l’association Dinard Nautique ainsi qu’avec les équipes du Port municipal Alain Colas à quelques dizaines de mètres sur le quai de la Perle. Ses activités, si elles sont sans doute moins prestigieuses que par le passé dans le domaine de la compétition à la voile, sont en fait beaucoup plus diversifiées et touchent un public plus large.
Merci aux Présidents qui se sont succèdés depuis 1928 ! Et merci à tous les bénévoles.